COMMUNIQUE DE LA MPP SUR LA CRISE DE LEGITIMITE QUI FRAPPE LA RDC ET SES
IMPLICATIONS DIRECTES SUR LE CONFLIT QUI FRAPPE L’EST DE LA RDC
La République Démocratique du Congo
est frappée par une grave crise de légitimité qui trouve ses origines
dans la fraude électorale massive et le bourrage des urnes qui ont
caractérisé les élections présidentielles et législatives de novembre
2011, cautionnées par un Commission Electorale partisane.
L’absence de crédibilité de ces élections
avait provoqué une importante réaction populaire réprimée dans le sang
au mois de décembre 2011 et janvier 2012. Par la suite, le président
sortant Joseph Kabila, prêtant sermon dans un camp militaire sécurisé
craignant la réaction populaire, a continué à suivre la logique néfaste
de placer les forces politiques et sociales congolaise acquises au
changement devant le « fait accompli » d’un « putch politique et
administratif », tout en réprimant les droits civils et politiques
ainsi que les droits de l’homme des citoyens congolais.
L’échec de sa gouvernance depuis une
décennie a été à la base du rejet de sa candidature de la part de la
majorité des congolais, qui ont voté massivement en faveur de S.E.
Etienne Tshisekedi wa Mulumba.
L’échec de la politique sécuritaire du
président sortant, en particulier, est à la base de la débâcle
militaire des forces armées congolaises face à la rébellion de « proxy »
dite M23 qui, en se prévalant ouvertement de complicité à l’intérieur
de l’Etat-major Militaire et même au plus haut niveau de l’Exécutif
issu de la fraude électoral, a pu prendre le contrôle d’une partie du
territoire nationale dont la capitale provinciale du Nord Kivu, presque
sans combat.
En plus de cette complicité interne, due à
la faiblesse et à la duplicité de la gouvernance kabiliste, plusieurs
rapports des Nations Unis ont donné des éléments de preuve du soutien
du Rwanda et de l’Ouganda à la « rébellion de proxy M23 » laquelle,
manifestement, est utilisée comme couverture d’une agression de la
RDC de la part de ses voisins membres de la CIRGL, Communauté
Internationale de la Région des Grands Lacs.
Dans ce contexte politico-militaire, la Majorité Présidentielle Populaire, MPP en sigle, tient à souligner ce qu’il suit:
1. Les pourparlers de Kampala entre l’exécutif de M. Kabila issu de la fraude électorale et la « rébellion de proxy M23 » ne
peuvent donner aucune solution tant aux problèmes régionaux qu’aux
problèmes nationaux de la République Démocratique du Congo, car les deux
interlocuteurs des discussions dites de paix sont tous les deux
dépourvus de toute légitimité pour parler et engager le peuple
congolais ;
2. L’organisation de ces pourparlers sous l’égide de l’Ouganda les place sous une médiation partisane,
à cause de l’implication directe dans le conflit tant de l’Ouganda que
de son allié régionale rwandais : il est aberrant qu’au moment où
plusieurs rapports des Experts de l’Onu publient des documents
circonstanciés mettant en exergue l’implication de forces armées
rwandaises et ougandaises, le président sortant Joseph Kabila se plie
passivement à accepter la médiation de ces deux pays dans le conflit qui
frappe le Nord et Sud Kivu, faisant apparaitre ce même conflit
tantôt comme une agression internationale et tantôt comme une mutinerie
interne sans implications internationales. Ce jonglage continu de la communication et de la diplomatie ne fait qu’accroitre l’incapacité de la RDC à bien se faire représenter et défendre ses intérêts, reproduisant curieusement sur le plan des rapports internationaux et diplomatiques la logique militaire néfaste dite des « replis stratégiques »
qui ont permis au M23, sur le plan militaire, de contrôler la ville de
Goma et d’autres localité de la RDC avant elle presque sans combattre ;
sur le plan diplomatique, le jonglage entre les accusations d’agression
et le retrait par la suite de ces accusations dans des sommets
régionaux, ont placé la RDC dans l’impossibilité de se défendre
convenablement prenant à témoin la communauté internationale et le
Conseil de sécurité de l’ONU.
3. Il sied de souligner le choix
opportuniste des délégués du M23 à Kampala d’évoquer la crise de
légitimité qui frappe la RDC afin élargir l’assiette de discussion et se
tailler ainsi un plus grand espace de négociation de pouvoir. La MPP tient à souligner que les pourparlers de Kampala n’ont ni la crédibilité ni la compétence à établir un « ordre institutionnel nouveau ».
4. De plus, l’échec annoncé de ces négociations, vu le manque de sérieux qui les caractérise sur le plan la représentativité des délégations présentes et l’absence de cadre crédible de discussion, ne fera que confirmer le « statu quo » qui risque d’être sanctionné par le déploiement d’une force dite neutre, à l’intérieur du territoire national .
5. La MPP exprime la crainte que l’échec annoncé de ces pourparlers ne soit prévu à dessein afin
de confirmer la reconnaissance de l’administration M23, dans le temps
et dans l’espace, sur une partie du territoire national, dans
l’objectif, qui n’est plus caché, d’en faire un territoire « autonome »
placé sous l’égide politique et militaire des pays des Grands Lacs
impliqués activement dans le conflit qui frappe le Nord et le Sud Kivu
depuis des années.
Dans ce contexte caractérisé par une
trahison interne des intérêts supérieurs du peuple congolais, il ne
reste à la nation congolaise qu’une prise de conscience collective de la
nécessité de reprendre le contrôle de son destin, mettant un terme
l’usurpation de pouvoir qui gangrène les fondations de l’Etat congolais.
La MPP soutient la nécessité immédiate de l’organisation d’un vrai Dialogue National, sous l’égide d’une médiation neutre, ayant comme objet principal à son Ordre du Jour la solution de la crise de légitimité qui frappe actuellement la RDC.
C’est seulement après la mise en place
d’un ordre institutionnel légitime que le Congo Démocratique pourra
rétablir l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire nationale,
car un gouvernement de « Vichy » illégitime ne pourra jamais trouver des
solutions de long terme pour une paix durable sur l’ensemble de son
territoire national.
Vérité et Justice pour le Congo,
Le Peuple d’Abord,
Fait à Kinshasa, le 11/12/2012
Pour la Majorité Présidentielle Populaire, MPP,
Son Porte-Parole,
Eugène DIOMI NDONGALA